Reflexion confuse
Par Tizel le lundi 20 mars 2006, 10:10 -
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Quel avenir pour une certaine frange de la jeunesse ?
- Novembre : la France est à feu et à sang, c'est la guerre civile dans les banlieues. Les ambassades étrangères recommandent à leur ressortissants de ne pas quitter le centre des villes.
- Février : Dominique de Villepin, à la surprise générale, et sans avoir consulté personne, propose un nouveau type de contrat qui vise à favoriser l'insertion des jeunes dans le monde du travail. Cette décision a la faveur de l'opinion, jusqu'à ce que De Villepin impose son contrat...
Je comprend que l'on puisse avoir des craintes face au CPE, mais regardons les choses en face. Certains jeunes cumulent stages et petit boulot sans jamais décrocher de CDD ou de CDI. Certains jeunes sont "inemployables" en l'état par des entreprises. Certes, il faut leur donner leur chance, mais le cadre d'un CDI ne le permet pas. Certains des étudiants qui manifestent actuellement ne sont même pas concernés par ce contrat car ils ont plus de 25 ans. Ceux qui manifestent à tord ou a raison manquent sans doute de confiance en leur diplôme : auraient-ils, comme beaucoup, choisis leur filières de façon très hasardeuse à la sortie du lycée ? Pourquoi tant de crainte de la part d'étudiant (sur)-diplômés. Tous ne sont pas concernés par le CPE, et, à fortiori, pas les meilleurs d'entre eux. Par exemple, peu d'élèves d'écoles d'ingénieur manifestent aujourd'hui. Les jeunes de banlieues, eux non plus, ne semblent pas protester : la mesure a été prise en partie pour eux qui n'arrivent même pas à décrocher des CDD.
Mettons nous maintenant à la place d'un chef d'entreprise. Celui ci voit un jeune "sans qualification" qui frappe à la porte de l'entreprise. Comment l'employer, le prendre à l'essaie ? Il est encore étudiant : on le prend en stage. Il n'est plus étudiant : un CDD de six mois (pour ne pas prendre trop de risque quand à l'individu), puis de 12 mois (le temps de finir sa formation)... Le CPE ne change pas grand chose du point de vue du "jeune" qui est embauché. Maintenant, mon entreprise bat de l'aile, je n'ai même pas de perspective à 6 mois ou a un an. Je dois alors faire appel à l'intérim. On voit ainsi des entreprises qui font massivement appel aux travail d'intérimaires alors qu'elles pourraient prendre et former des jeunes.
Les entreprises ne sont pas forcément toutes méchantes et capitalistes. Un salarié représente dans un premier temps un coût pour l'entreprise qui doit former ses nouvelles recrues. Un salarié, surtout lorsqu'il n'a aucune expérience, représente un investissement qui n'est rentable qu'au bout de plusieurs mois. Il n'est donc pas dans l'intérêt de l'entreprise de recruter à l'aveugle ses employés et de s'en débarrasser une fois que ceux-ci deviennent vraiment opérationnels. Certaines entreprises qui ont massivement fait appel à des stagiaires commencent à s'en mordre les doigts. Quand le savoir faire d'une entreprise est entre les mains "d'employés" qui sont remplacés tous les 6 mois, c'est que le savoir faire de l'entreprise est très volatile : le suivit de projet est alors inexistant et les perspectives de développement sont extrêmement réduites. Il n'est donc pas dans l'intérêt de l'entreprise de précariser à outrance ses salariés.
Le CPE peut être une chance pour certains d'acquérir une réelle expérience et de se faire un trou dans l'entreprises. A eux de se montrer sufisamment utiles pour que les entreprises aient envi de les garder. Il y aura toujours des entreprises qui profiterons du système, mais beaucoup jouent tout de même le jeu. Enfin, quelle image souhaite t'on donner de l'entreprise à la jeunesse ? Si la jeunesse a un tel esprit de méfiance vis a vis de l'entreprise avant même d'y avoir mis les pieds, il n'est pas étonnant qu'elle n'arrive pas à s'y intégrer.
Commentaires
Jacques Brel disait "on fait ce qu'on peut, mais y'a la manière". C'est ce qui a manqué au "1er sinistre" (Coluche) : envisager de consulter syndicats, jeunes, partenaires après les manifs et pas avant de faire passer son texte au forceps : avec le 49-3.
Ceci est inadmissible et tous les discours sur : faut tenter la chose, les patrons sont pas des sauvages ; n'y changeront rien.
Je l'ai écrit dans mon billet du 15 mars : il y a aussi cette volonté sous-jacente de se débarasser des Prud'hommes, de casser le Code du travail, d'achever les syndicats.
Pas d'accord : même non qualifié, un jeune ou vieux doit pouvoir travailler sans être licencié sans justification du lendemain à 2 ans. Tu n'as jamais entendu parler des Compagnons (du tour de france) ? Enfin : un employeur n'est pas là pour engraisser ses actionnaires ; mais pour produire un bien.
Ton dernier argument, paragraphe me fait songer qu'en fait, la lutte des classes n'est pas morte. Je vois l'écrit d'un cadre, d'un collaborateur de l'employeur. Navré, ami, de demeurer à ma place d'ouvrier, d'employé, de salarié.
Sur la forme, je suis pleinement d'accord avec toi: on ne lance pas une réforme d'une telle ampleur sans consulter personne : ni les syndicats (qui, il faut bien le dire, ne représentent plus grand monde), ni les patrons (qui ont quand même exprimé leur scepticisme face à cette réforme), ni même les autres membres du gouvernement.
Sur le fond, je pense qu'il serait en effet nécessaire d'obliger l'employeur à formuler un motif de licenciment - surtout si le licenciment n'est pas la conséquence d'une faute de l'employé (par exemple, un motif économique ou un changement des besoins de l'entreprise). Un amendement de l'UDF allait d'ailleurs en ce sens, rejetté pour je ne sais quelle raison...
Je suis d'accord avec toi, un employeur n'est pas là pour engraisser ses actionnaires. Une petite entreprise n'a généralement pas beaucoup d'actionnaire et elle ne peut se permettre de prendre beaucoup de risque. Il faut arrêter avec la vision que le prolétariat enrichit le patronat. Certes, c'est vrai, mais le travail de chacun permet d'assurer des salaires pour tous, une sécurité sociale, une assurance chomage et une retraite à tous. On notera que l'on a actuellement du mal à financer ces quelques avantages aquis. La faute en reviens à un taux de chomage trop élevé qui ont créé un profond déséquilibre de notre modéle social. Un chomeur ne crée aucune richesse et coute à notre société. Un salarié, même peu payé, participe au développement de la société et crée de la richesse, non seulement pour lui, mais aussi pour son pays, c'est à dire ses parents (à qui il paye la retraite) et ses enfants (à qui il paye l'éducation). N'oublions pas d'ailleurs que la structure de notre société à profondément changé. Aujourd'hui, un salarié travaille pour financer ses enfants, ses parents, parfois ses grands parents, et 1/10 de chomeur : lourde charge pour un seul homme.
Je suis effectivement cadre, mais cela ne m'empéche pas de m'élever contre les abus des employeurs : ceux qui abusent des stages et des petits boulots ou ceux qui ont recours à des intérimaires à outrance (Esclavage moderne ???).
Je suis cadre, mais jeune et, contrairement à certains qui manifestent, encore en age de signer un CPE. Je m'inquiète de ce que certains de ma génération ne trouvent pas de premier emploi. Il faut savoir que, pour un employeur (sérieux), si tu n'as pas une expérience d'au moins deux ans dans une entreprise, tu n'as aucune expérience (il suffit d'éplucher les offres d'emploie pour s'en rendre compte). Or, c'est cette première expérience qui est la plus difficile à obtenir. Le CPE permettrait de faciliter cette accession au premier emploie. N'oublions pas d'ailleurs que, pendant que les jeunes ne trouvent pas d'emploi, ils ne bénéficient ni du RMI, ni de la moindre assurance chomage et qu'une véritable épée de Damocles s'abbat sur leur tête : leurs cotisations retraites ne s'accumulent pas et il leur faudra travailler 42,5 ans (jusqu'à quel age ?) pour toucher leur retraite à taux plein (combien y arriverons réellement ?).
L'erreur grossière de ce CPE est de ne pas imposer des contreparties aux entreprises. Il aurait été plus intelligent de moduler les droits en fonction de l'ancienneté de l'employé dans l'entreprise et de fixer des régles afin que les entreprises n'abusent pas des CPE (par exemple, en empéchant le remplacement systématique d'un CPE par un autre CPE). Une période de préavis - sauf pour faute grave - aurait également été souhaitable. Enfin, pour éviter le recours aux litiges, l'instauration d'une comission de controle (chargée de donner son aval pour toute signature de CPE en fonction du passif de l'employeur) au niveau des Prud'hommes aurait été plus que souhaitable.
Pour finir, je dirais que je ne m'attends pas à ce que tu sois d'accord avec moi sur tout ce que j'ai dit. Si tu n'es pas d'accord sur le reméde à apporter, je pense que tu ne pourras qu'être d'accord avec moi sur une partie du diagnostique.
En espérant que ce débat n'entachera pas le respect et l'amitié que l'on se porte.
TizelJe voudrais prendre part à cette conversation, parce que depuis peu, j'ai fait connaissance d'Olivier, par blogs interposés et surtout parce que je voudrais vous faire remarquer que les blogs en faveur du CPE ne courent pas les avenues de la blogosphère hexagonale. Ce qui n'a rien de surprenant quand on connaît les sondages qui donnent une large majorité de gens qui sont contre ce contrat. Je suis globalement d'accord avec ce que vous écrivez ici, Tizel.
Particulièrement quand vous écrivez que ce ne sont pas les plus concernés qui protestent. Je m'avance sur ce terrain en fonction de de que je lis dans la presse, et j'entends à la radio - je ne regarde jamais la TV, exception faite pour "FBI, Portés Disparus" ;-) - mais surtout pour ce que j'ai pu constater sur le campus de la fac de lettres à Montpellier : une très faible proportion des étudiants ( un millier environ sur 22.000 !!! ) se sont mobilisés contre le CPE. La grande majorité ne se sent pas concernée ou en reste à d'autres préoccupations.
Chose certaine, et vous y faite clairement référence, Tizel, les étudiants français que je côtoie - je suis en master de Sciences du Langage - ont des a priori très négatifs sur le monde de l'entreprise et sur le patronat. Je note au passage que vous associez vous même "méchantes et capitalistes" et je dois vous faire remarquer que si effectivement elles ne sont ni bonnes ni méchantes, par contre elle fonctionnent toutes sur la base de capitaux engagés par leurs fondateurs, même si elles n'ont pas toutes - loin de là - d'innombrables actionnaires car la grande majorité sont des PME non cotées en bourses.
Sur les licenciements sans justification, une équipe de juristes bénévoles, ne donnait pas tout à fait le même avis que le tien, Olivier. "Contrairement à certains propos officiels imprécis, l'employeur devra, comme aujourd'hui, dans un certain nombre de situation, convoquer préalablement le salarié à un entretien et lui adresser une lettre de licenciement très précisément motivée, en respectant certains délais, le tout sous le contrôle du juge" Employeurs, salariés, vous avez été trompés (LE MONDE | 10.02.06)
Ce qui me semble évident c'est que le CPE cristallise toutes les craintes d'une large majorité de nos concitoyens, mais pour des raisons qui ne sont pas directement liées à cette nouvelle loi. C'est à ce niveau que je comprends l'ampleur de ces protestations et je redoute que ,CPE ou pas, ce sera encore une bonne partie de la jeunesse qui fera les frais des errements - et c'est un euphémisme - de tous les gouvernements installés au pouvoir depuis la fin des trente glorieuses. Malheureusement, la France n'a pas vue assez rapidement que le monde était en train de changer : elle doit en payer, aujourd'hui les occasions manquées !
L'approche des présidentielles amplifie cette sensation de chute vertigineuse.
Qu'en pensez-vous, Tizel et Olivier ?
Merci Scheiro pour ce commentaire trés constructif.
Que ce soit la jeunesse qui au final va trinquer, je n'en doute pas. Il suffit de voir la dette que les générations de nos parents sont en train de nous laisser au nom de la défense de leur sacro-saint avantages : qu'il faut bien défendre, mais dans la limite du raisonnable. Notre pays vie depuis trop longtemps au dessus de ses moyens, à crédit.
Je comprend, et souhaite, que l'on lutte contre les effets pervers du capitalisme mais il faut bien avouer qu'en France, l'esprit d'initative n'est pas du tout valorisé. Il faut être extrémement motivé pour monter son entreprise tant les obstacles et les contraintes sont nombreuses et, une fois celle-ci montée, les freins à l'embauche sont trés elevées.
A force de défendre certains avantages, les syndicats ont détruit beaucoup plus d'emplois qu'il n'en ont créé ou préservé. Le premier droit d'un salarié est le droit à avoir un emploi. Une fois que chacun aura un emploi, là il sera possible d'améliorer le quotidien de chacun. La semaine prochaine, il ya appel à une gréve générale : combien y aura-t'il de salariés du privé dans les rues ? Je ne doute pas qu'une majorité des grévistes seront fonctionnaires : si c'est bien le cas, je trouverais la chose assez paradoxale puisque le CPE, sauf erreur de ma part, n'est pas destiné à être appliqué dans la fonction publique.
Je peut comprendre que l'on soit contre le CPE. Mais dans ce cas, que fait-on ? Rien ? On garde le statut-quo avec 25% de chomeurs chez les jeunes et pret de 50% de chomage chez ceux qui n'ont aucune qualification ? Soit... Mais ce n'est pas là ma conception de la justice sociale.
Je suis tellement heureux de ce croisement (ce n'est pas le 1er, je sais) où Sheiro vient de chez moi sur ton Blog et, Tizel, je me souviens de tes 2 billets illustrant ta réponse. Enfin, oui, je l'espère : que rien n'entache notre ancienne amitiés informatique !
Mon désacord porte plus sur la forme Villepin que le fond CPE : pas de consultation préalable et le 49-3 qui censure les députés de l'opposition = pas démocratique.
Tu parles de 1ère fois. Une des grandes maladies française : vous avez déjà tourné (film, télé), vous avez déjà publié, enregistré un disque ? Idem, comme tu le dis, dans le monde du travail. Y'a qu'à l'armée où on ne te demandait pas si t'avais déjà tué.
C'est cet esprit qu'il faut flinguer ; il est introducteur du salarié, du citoyen kleenex.
L'entretien préalable, Sheiro ; j'ai été délégué syndical... Et du coup, j'aurais tendance à dire : le CPE, c'est excellent = ça forcera la masse salariale à se syndiquer.
Eh, vous deux : j'exagère toujours mes traits et oublie souvent de placer le point d'ironie (.)
Donc. Pourquoi une demande de retrait ? Car il fallait commencer par le dialogue ; DV s'est conduit en fasciste. Partant, il est un criminel car, maintenant, une solution - aménagée par des consultations, même douloureuses - semble foutue. Un gâchi total.
Accepter un travail à n'importe quel prix n'est, à la longue, pas une solution. Il y aura encore + de rancoeure, de regret, de rancune, de sentiment d'abandon.
Avant le CPE, il y a eu le CNE et, réellement, on est en droit de se demander si la droite (valet des grands patrons à actionnaires - je sais qu'il y a des petites entreprises) ne veut pas rétablir l'esclavage = pas de droit, de code du travail.
A mon tour de vous complimenter, Tizel et Olivier, pour vos propos nuancés et bien argumentes, ce qui permet de faire progresser la discussion. L'avantage d'une conversation médiée par ordinateur, c'est que chacun se donne le temps de réfléchir avant de poster.
Comme tu le fais remarquer Tizel, la France se débat face à de sérieux problèmes de trésorerie ce qui aggrave encore plus la situation telle que nous la vivons.
Trop peu de gens contribuent à l'impôts direct - j'en fais désormais parti - et la bureaucratie grève largement le budget. Je ne conteste pas bien sûr l'utilité des services publiques, mais leur gestion catastrophique.
Le fait que les syndicats de la SNCF appellent, aujourd'hui, à la grève en dit long sur les comportements de ceux qui ne sont en rien concernés par la précarité de l'emplois, mais qui la redoutent plus que tout, agissant comme des bourgeois qui vivent dans la peur constante d'être dépossédés.
Tu as raison Olivier, il se pose en France un vrai problème quant à la représentation syndicale et un manque de dialogue flagrant entre les partenaires sociaux. Trop peu de salariés du secteur privé sont dissuadés quant à la mise en oeuvre d'un véritable syndicat qui serait le contre poids naturel aux volontés pas toujours réalistes ni humanistes des employeurs. Croire que c'est uniquement le rôle de l'état de mettre bon ordre à tout ça est à mon avis une lourde erreur. Les salariés doivent prendre leurs responsabilités, sans toujours faire appel à une instance supérieur.
Mais, je persiste à penser que, d'une façon générale, la base du malaise social est fondée sur la perception idéologique des problèmes nationaux. Idéologies qui travaillent la conscience de tous les acteurs de la société, acteurs qui vivent chacun avec leur mythe et passent à côté de certains enjeux beaucoup plus concrets sans même s'en soucier.
Pour le côté ironique de l'histoire, veuillez jeter un coup d'oeil à "Magique" sur Cloudy Days. scheiro.blogspot.com/2006...
Olivier je me joins à cette discussion comme tu me l’as suggéré via ton blog (dsl pour le retard)
Je suis un lycéen, élève de seconde dans un grand lycée d’une petite ville de province.
Le C.P.E je m’y oppose comme beaucoup de mes camarades en manifestant, je suis contre l’idée du blocage (sauf les jours d’intero d’anglais ;-)). Je pense que le CPE est un cristallisoir, il concentre notre dégout pour ce gouvernement et notre appréhension de l’avenir.
Si l’on se place dans la vision d’un lycéen en réussite, on lui dit qu’il va devoir faire des études plus longues, pour réussir à trouver un emploi précaire pour lequel il sera surqualifié.
Un lycéen, qui est contraint à une voie de type STG, sait qu’il devra se battre contre d’autres mieux formés pour décrocher une formation, un diplôme ou un emploi.
En parallèle de cela on nous dit que : le taux de charge va exploser, que l’on va devoir payer des retraites que l’on ne sera pas sur de toucher.
A cela j’ajoute des moyens qui font défaut dans l’éducation national, une prétendue hausse de l’insécurité, du repli communautaire, un équilibre mondial en plein bouleversement, le manque de talent de nos dirigeants…
J’agite le tous avec un zeste de problèmes « normaux » liés à l’adolescence et j’obtiens un lycée bloqué et les rues de ma ville recouverte d’un parterre de manifestants.
Je m’en fou du CPE le code du travail aura changé au moins 5 fois avant que j’arrive sur le marché de l’emploi, cette crise est un appel comme une question posée aux adultes : Il y a une place pour moi ?
Cela rejoint mon sentiment Général concernant les grèves lycéennes et étudiantes : ils font grèves parce que chaque année, à la même période, il faut faire une grève : cette année, elle est juste un peu plus forte que les autres.
Je comprends ton sentiment quand tu dis que "ce gouvernement nous dégoûte"... Je corrigerais cela, en politiquement plus correct : "Les gouvernements qui se sont succédés au pouvoir depuis plus de 20 ans ont été incapables de répondre aux préoccupations des français".
Faut-il pour autant bloquer tout le pays dés qu'un gouvernement tente la moindre réforme ? J'en doute... Il ne faut pas sanctionner nos dirigeants chaque fois qu'ils essayent - même en s'y prenant très mal - de trouver des solutions à nos problèmes. Le risque d'un tel comportement est que certains, qui pourtant sont candidats aux plus hautes fonctions, jugent notre pays irréformable. On risque alors de continuer longtemps de gérer notre pays suivant le principe : "il est urgent de ne rien faire". C'est ce qui a conduit les gouvernements successifs à laisser pourrir la réforme des retraites jusqu'à ce que le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, au pied du mur, soit obligé de prendre des mesures pas toujours très populaires...
Encourageons l'initiative - sans forcément accepter n'importe quoi - et remercions les politiques qui, même si on ne partage pas leur convictions, s'engagent pour le développement de notre pays.
TizelLes réformes doivent je pense étre précédé de discussion si cela avait été le cas nous ne seriez pas entrain de parler de ça aujoud'hui, ce n'esst pas la réforme qui est en cause maintenant elle est beaucoup moins inquiétante mais c la façon qu'a ce gouvernement de mener sa politique.
Evret
Là dessus, je te rejoint totalement... Je regrette simplement que la réforme soit si décriée alors qu'il faudrait plutôt s'en prendre à la méthode.
C'est là que l'on voit les limites de Dominique de Villepin. C'est sans doute un grand homme d'esprit et de culture. Ses expérience sur le plan international sont assez flateuses. Il n'a cependant aucune réeelle expérience politique car il n'a jamais été directement confronté au suffrage universel. C'est un peu l'anti-raffarin, qui lui avait un discourt un peu trop paternaliste. Bref, un mélange des deux serait sans doute mieux...
Tizel
j'ai entendu sur France Inter un professeur spécialiste de la constution dire ke Borlo serait poursuivable pour ses déclarations et il encoure 5 ans de prison et une trés forte amende. Un manque de talent pareil dans ceux ki sortent des plus grandes écoles françaiseça laisse à réfléchir...
N'en rajoutons pas, ce n'est sans doute pas la peine. Celui qui va aller poursuivre Jean Louis Borlo pour de tels propos n'est sans doute pas né. C'est une petite gaffe de sa part, mais qui n'en commet pas, surtout en période de crise ?
D'autres ministres de par le passé ont tenu des propos bien plus graves - et sans jamais avoir été inquiété. Dans le même style, il y avait Ségoléne Royal qui disait qu'elle refuserait toute subvention à une entreprise qui aurait recours au CPE. Là, pour le coup, c'est bien plus grave : si tu es patron d'une petite entreprise dans les Deux-Sèvres, tu n'as pas droit à avoir de CPE alors que ton concurent direct, dans la région d'à coté, à 10 bornes de là, peut te concurencer en ayant recours aux emplois précaires et aux subventions à outrance... Belle conception de l'égalité républicaine pour une canditate à l'investiture (puisque c'est comme cela qu'il faut nommer désormais les candidats à la candidature de la présidence de notre chère, mais mal en point, république).
Tizel