L'informatique a été conçu pour automatiser des calculs complexes, avec de nombreux paramètres d'entrée, puis des tâches rébarbatives, consommatrices en temps. En soit, l'intelligence artificielle existe depuis que l'informatique a été inventée. De simple structure conditionnelles à son origine, les systèmes décisionnels se sont fortement complexifiés pour permettre la création des systèmes d'Intelligence Artificielle qui nous impressionnent tant aujourd'hui.

Dès 1950, Alan Turing avait imaginé un test pour mesurer la capacité d'une machine à imiter une conversation humaine. Nous y sommes, les IAs arrivent maintenant à se faire passer par des humains pour des personnes qui n'y prennent pas garde. Ils génèrent des contenus qui trompent sans problème une large part de la population. Les IAs sont arrivés à un point où elles sont capables de manipuler certaines franges de la population. Heureusement - ou malheureusement - ces IAs ne sont pas encore totalement autonomes, et sont contrôlés par les personnes qui en sont propriétaires, ce qui n'est pas en soit très rassurant.

Les Intelligences Artificielles sont une évolution de l'informatique contre laquelle il ne faut pas chercher à lutter. Elle va apporter beaucoup d'évolutions dans noter société, pour le meilleur, mais aussi pour le pire.

De ce qu'on peut observer, l'Intelligence Artificielle risque de remplacer de nombreux métier créatifs : traduction, dessins, illustrations, photographie, développement informatique, auteurs, juristes, médecins... Tous ces métiers semblent destinés à être profondément impactés par l'Intelligence Artificielle. Alors, entendons nous, il faudra sans doute toujours des photographes, des auteurs, des illustrateurs de talents pour réaliser les meilleures œuvres, pour donner de l'âme à certaines créations. Mais la plupart du "tout venant" ne va plus nécessiter autant de main d’œuvre. Les professions intellectuelles vont subir les mêmes évolutions que l'industrie depuis les années 80, avec une automatisation à outrance. Tout comme l'automatisation n'a pas réduit l'artisanat, l'IA ne va pas détruire tous les créateurs. Des marchés de niche vont subsister, mais toutes les "petites mains" vont souffrir.

Qui va faire appel demain à un illustrateur "cher payé" pour se construire un logo et une charte graphique pour son entreprise, là où une IA fera le même job en quelques prompts bien formulés ? Qui va faire appel à un développeur web pour se construire un site vitrine, là où une IA fait le même travail en quelques minutes (je vous invite à tester "Deepsite" si vous n'êtes pas convaincu : https://huggingface.co/spaces/enzostvs/deepsite, avec un prompt simple du style "Génère moi un site vitrine sur {à vous d'être imaginatif}" ).

Cela n'est pas sans poser problème, car avant d'être un "grand" développeur, il faut bien passer par des phases d'apprentissage, de montée en compétences, d'essais/erreurs, de résolutions de problèmes, de recherche, de challenges, que les entreprises risquent de ne plus accorder aux jeunes générations. Comment, demain, devenir expert, sans jamais été une "petite main" de la création. Comment assurer le compagnonnage de futurs talents ?

De tous temps, les talents ont appris auprès de personnes talentueuses, jusqu'à les dépasser. Chez les peintres, par exemple, les apprentis commençaient par la préparation de croquis, d'esquisses, puis travaillaient sur les aspects annexes au sujet principal (décors, fonds), avant d'être initié progressivement aux choses les plus importantes. Comment auraient-ils pu apprendre si les taches les plus "simples" auraient été confiées à une IA ?

C'est un peu le dilemme aujourd'hui. Les experts actuels n'ont pas grand chose à craindre, mais comment former les experts de demain ?

A trop déléguer notre intelligence à des machines, ne risque t'on pas d'affaiblir notre propre intelligence, et par la même notre libre arbitre ?