Enseignement de l'informatique
Par Tizel le lundi 4 juillet 2005, 14:19 -
Enseignement
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Combien d'années de retard la France a t'elle ?
En 1984, le gouvernement d'un certain "Laurent Fabius" (et oui, il était 1er ministre il y a 21 ans) lançait le plan " Informatique Pour Tous" qui consistait à informatiser toutes les écoles du Pays. Aprés avoir lancé un appel d'offre, ce sont des ordinateurs Thomson qui ont été acheté en masse. Helas, Thomson est loin d'être l'un des grands acteurs de l'informatique et les MO5 et TO7 que le gouvernement a acheté étaient déja, par avance, obsolétes et peu de logiciels furent conçu pour ces plates formes.
Depuis 20 ans, les écoles, colléges et lycée se sont équipés, obligés de suivre un progrés inéluctable. Et pourtant, 20 ans aprés la création du premier PC, il n'existe toujours pas de professeurs d'informatique dans les lycées et collége : point de capes ou d'agreg d'informatique. Quelques professeurs de mathématiques ou de physiques un peu plus motivés que les autres s'essayent, souvent avec talent, à faire faire de l'informatique à leurs élèves, mais rare sont ceux qui ont reçu une formation adaptée pour cela. L'école républicaine a parfois bien du mal à s'adapter à notre vie moderne. Pour beaucoup, et surtout pour ceux qui n'y conaissent rien, l'informatique se résume encore à la bureautique et la programmation au remplissage de tableurs Excel. Et à quoi bon former de bons informaticiens quand des entreprises -souvent américaines - fournissent des logiciels qui font ce que le commun des mortels souhaite faire. Toujours est-il que certains élèves s'autoforment à ces nouvelles technologies au point de dépasser les compétences de leurs propres professeurs. Mais l'auto-formation a ses limites. D'une part, elle n'est pas accessible à tous, et d'autre part, elle peut conduire à des dérives puisqu'elle n'est pas controlée (phénoméne de hacking, inexistance d'éducation civique sur le net...). "Le phénoméne blog pose problème" est une parfaite illustration de la difficultée de l'institution éducative à s'adapter.
On semble assister à un dénigrement de l'informatique à pas mal de niveaux. Pour certain, cela semble être une matière peu noble, qui peut-être enseigné par n'importe qui (ceux qui disent ça en sont d'ailleur généralement incapable), et qui ne mérite pas de devenir une matière à part entière, au même titre que la philosophie, le latin, l'histoire-géographie, l'art ou la sacro-sainte éducation sportive. A quand un capes et une agreg d'informatique ? A quand des administrateurs réseaux dans les lycées ?
Pour revenir au plan informatique pour tous, celui-ci avait été lancé pour développer l'enseignement de l'informatique en primaire. Là encore, les professeurs de primaires ne reçoivent toujours pas de formations adaptées et bricolent ou expérimentent suivant leurs moyens ou leur bon vouloir. A Paris, des ateliers informatiques géraient la formation des primaires. En ces temps où l'éducation est affiché comme étant de la plus haute importance, ces ateliers sont menacés de fermeture...
Ce qui est sur, c'est que beaucoup de pays émergeants (Inde et Chine en tête) développent énormément ce type de formations et c'est loin d'être en france que l'industrie de l'informatique est la plus dynamique (mis à part peut être les jeu). Pour mémoire, les fleurons de l'industrie française en matière d'informatiques s'appelaient Thomson et Bull (le premier a arrété ses activitées informatique, le second peine à survivre...)
A lire l'excellent "requiem pour l'informatique" de Jacques Mauger et surtout le texte de Francis Blanchet qui plaide pour l'instauration d'un capes et d'une agrégation d'informatique L'ENSEIGNEMENT DE L'INFORMATIQUE AU LYCÉE
Commentaires
Merci, Tizel, pour le lien vers la page annonçant la fermeture des ateliers informatique sur Paris. Il y aura réciprocité à ma prochaine mise-à-jour ...
Avant Fabius, Mitterrand, en 82, lançait un projet d'informatique grand public avec des noms comme Defferre, JJSS, Seymour Papert, Nicolas Negroponte. C'etait le CMIRH où je faisais mes 1eres armes.
Pour l'informatique offerte aux scolaires, avec Gilles (Oxymoron fractal), on a vu que ça n'existait qu'à Paris. Mais, la Mairie ne veut plus payer pour l'EN et, tu connais la suite ...
Les écoles sont bien équipées ainsi que tu le dis ; mais les instits ne sont pas réellement formés. Tu en parles aussi. Faire du Word et du Excel avec des CM ; est-ce faire de l'informatique, bien utiliser cette boîte à outils pédagogique ? Fabriquer le journal de classe ou de l'école, c'est produire au sens MEDEF et ce n'est pas apprendre (remarque toute perso).
Côté pédagogie, les FIP qui ont tant perdu en abandonnant le 1er I de leur nom d'IFIP, ont beaucoup oeuvré afin que le langage Logo ne soit plus utilisé en classe primaire ... Sans regarder que le langage de Papert était devenu, avec MicroWiorld, un intégré comprenant le langage, du multimédia, du web ...
J'arrête ! ;-)
Amicalement ;
Papy Logo - OSC
Merci pour ce commentaire. Tu as été trés rapide, à peine 15 minutes entre le moment ou j'ai posté et celui où tu as répondu... :) Je savais que mon article allait te tenir à coeur. J'espère qu'il succitera bien d'autres réactions que la tienne.
Bien amicalement
Tizel
Bonjour,
Je suis étudiant en MIAGE en ce moment et cela me tiens à coeur d'enseigné la matière de mes passions, l'informatique. Et c'est avec stupéfaction que je me suis rendu compte qu'il n'existait pas d'agregation d'informatique !
J'ai un peu plongé dans le sujet, et j'ai pu lire par ci par là qu'il existait une agrégation mathématiques option D (informatique)... Je cherche à connaitre plus de détails concernant cette option. Plus concrétement, si étant étudiant en informatique, donc ayant des connaissances médiocres en mathématiques, j'avais une chance d'obtenir l'agrégation, étant donné que c'est celui qui se rapproche le plus de l'informatique ?
Merci pour vos réponses, et bravo pour l'article.
ps : par mail si possible.
Je ne suis pas un spécialiste des programmes de l'agrégation, mais cette agrégation de mathématiques - même option informatique, reste une agrégation de mathématique, à dominante mathématique. Il faut donc être avant tout spécialiste des mathématiques, et avoir de bonnes notions d'informatique théorique, mais un excellent informaticien, ayant un niveau de mathématique correct, n'a que peu de chance d'obtenir ce type d'agrégation.
Le mieux, pour en savoir plus à se sujet, est de te tourner vers un CIO - Centre d'Information et d'Orientation - et d'aller voir les profs qui assure la préparation à l'agrégation dans ta fac. Tu peux aussi, sur le site du ministére, te procurer les rapports de jury d'agreg. Ces rapports comportent les épreuves qui ont été posées.
Bon courage...
TizelBien sûr que oui, l'agrég math info n'est que des maths.
Pour enseigner l'informatique 4 possibilités :
1.capes d'éco gestion option info
2.capet info et télématique
3.agreg eco gestion option info
4.agreg génie éléctrique option électronique et informatique
Pour qui ?
1 et 3 info de gestion, série STT (tertiaire) et BTS IG (info de gestion). Avec une agreg plus facile d'enseigner l'info, mais peut être amené à enseigner dans tous les autres bts tertiaire.
2. Pour le BTS IRIS (anc informatique industrielle), le seul diplôme exclusivement pour enseigner de l'info, le seul l'unique mais fermé depuis qq temps.
4. pour enseigner en BTS IRIS, électronique et électrotechnique
Avec une agreg on peut enseigner en supèrieur.
Aussi à cause des affectations dans l'éducation nationale, il n'est pas sûr est certain d'être prof d'info ( sauf le capet info et télématique)
Donc voilà deux voies : la gestion (STT) ou l'industrielle (STI) !!!
pour toi miage le mien serait le capes eco gestion info
A+
bob
je veux avoir des qcm en informatique
Je suis un peu en retard sur ce billet, mais je tiens à dire qu'un aspect qu'on oublie souvent quant à l'enseignement de l'informatique dans les écoles est la qualité des enseignants. Une très grande majorité des informaticiens doués vont choisir un emploi plus payant que professeur! Ne demeurent que les passionnés de l'enseignement, malheureusement assez rares dans le domaine, et les personnes moins douées.