Formation des profs
Par Tizel le jeudi 2 septembre 2010, 11:07 -
Enseignement
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Un "métier" qui ne demande pas de compétence particulières...
Élever le niveau de recrutement des profs, en exigeant d'eux un master, était une chose intéressante. D'une part, pour uniformiser le niveau de recrutement au niveau européen, et d'autre part pour compenser la chute abyssale de niveau des étudiants ayant aujourd'hui un bac+3. Parce qu'on a beau dire que d'année en années, ne niveau ne baisse pas, toujours est t'il que mon instit en primaire qui n'avait que le bac ne faisait aucune faute de français et était capable de résoudre des problèmes de maths que ne savent pas résoudre aujourd'hui certains étudiants de doctorat...
La réforme des IUFM et de la formation des enseignements était plus que nécessaire. Des profs planqués, croulant, qui ne savaient pas tenir une classe, qui n'avaient pas vu d'élèves depuis des années, et qui venaient proférer des conseils a de jeunes enseignants, cela devenait n'importe quoi. Remplacer ou supprimer la formation IUFM a donc un sens.
Mais là où le bas blesse, c'est que les professeurs stagiaires se retrouvent maintenant a exercer un temps plein, dès la première année, sans formation préalable. Il faut vraiment ne JAMAIS avoir fait cours pour prendre une telle décision. Il faut vraiment ne JAMAIS avoir fait cours pour ne pas savoir le temps requis pour préparer un cours, pour analyser ensuite son cours et prendre du recul sur la façon d'amener les différentes notions aux élèves. Il faut vraiment ne JAMAIS avoir été confronté a des élèves pour ne pas savoir qu'un cours mal préparé, c'est le lynchage assuré. Pauvres jeunes profs qui vont être confrontés ainsi aux petites têtes blondes pas angéliques pour deux sous. Les profs n'auront ni la possibilité de préparer correctement leur cours, ni le temps de prendre du recul sur ce dernier...
Pour le Ministère de l'Education Nationale, prof est sans doute un métier qui s'improvise, qui ne nécessite aucune compétences particulières autres qu'académiques. Bref, un métier que tout le monde peut faire.
Et que dire des inspecteurs qui disent aujourd'hui subir cette réforme ? N'ont-ils pas un rôle a jouer auprès du ministère pour remonter le malaise de la population enseignante face aux multiples réformes au mieux inutiles, mais bien souvent catastrophiques... Combien de personnes qui ont les palmes académiques et qui, pourtant, contribuent a détruire les rares chosent qui fonctionnent encore dans le système éducatif ?
Commentaires
Certes. Par contre ils sauront très bien comment faire grève très prochainement, sans qu'on leur dise comment faire.
Plus sérieusement, quand on veut, on peut.
Alors on va me dire, c'est pas pareil, ça n'a rien à voir, mais quand j'ai commencé à manager des gens en entreprise, je n'ai pas eu de formation pour ça, j'ai appris sur le tas et les conseils que j'ai pu avoir parfois (même encore aujourd'hui) de gens en principe expérimenté, ne sont pas toujours les meilleurs. L'expérience s'acquiert au fil du temps et c'est même un apprentissage permanent.
C'est effectivement en forgeant qu'on deviens Forgeron... Mais tu n'as sans doute pas commencé par manager 35 personnes d'un coup. Tu es sans doute monté petit a petit, et si on t'a confié le rôle de manager, c'est qu'on a estimé que tu pouvais tenir ce rôle.
Là, ce n'est pas le cas. Tu as des profs qui ont été recruté sur leur capacité a analyser les figures de style de Shakespeare, a résoudre des équations dans des espaces vectoriels improbables, a s'interroger sur le rôle des quaternions dans la physique quantique... Pas a se mettre au niveau d'un élève a qui il faut apprendre a parler anglais, a appliquer une règle de trois, alors qu'il sait a peine lire et faire une addition. Sans compter les problèmes sociaux auxquels on leur demande de faire face.
Ce que j'en pense, c'est surtout qu'on aurait du alléger un peu leur service la 1ere année (12h au lieu de 18h) et leur consacrer 4h de tutorat avec des profs expérimentés.
Il est vrai qu'on apprend jamais la pédagogie aux profs. Il y a juste un vague tutorat, et pour avoir une soeur prof, je sais qu'on peut tomber sur un "mauvais" tuteur. Si tout le monde pouvait faire ce métier, nous aurions tous le souvenirs de bons profs et de bons instits !
Préparer une heure de cours, surtout quand on débute, ça demande beaucoup de temps. On peut facilement y consacrer trois ou quatre heures. Pour 18 heures hebdo face aux élèves. Avec deux ou trois niveaux différents, comme les vieux de la vieille. A cela s'ajoute une formation, là encore des heures de boulot. Et puis les réunions, les emplois du temps mal ficelés. Ils dorment quand, nos jeunes loups ? Cette réforme est surtout un bon moyen pour contraindre les plus fragiles à la démission, et à multiplier les contrats de droits privés, en clair des emplois précaires. Ce sont nos mômes qui vont en faire les frais, sans parler du gâchis de compétences pour tous ces jeunes adultes motivés qui ont passé un concours imbuvable. Le commentaire de Legweak est scandaleux : l'enseignement, ce n'est pas du management. C'est un peu comme si on demandait au boulanger de s'improviser boucher, après tout, dans les deux cas, il s'agit de nourriture ! Quant aux managers formés sur le tas, je doute qu'ils soient tous compétents.