Le taux de chômage ne fléchit pas
Par Tizel le vendredi 27 décembre 2013, 19:30 -
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Un pari risqué, voire impossible à tenir
L'économie française crée peu d'emploi, et la population active a tendance à croitre, du fait d'une natalité et soutenue. Pourtant, l'an passé, François Hollande a fait le pari, optimiste, d'un retournement de la hausse du chômage à l'horizon d'un an. Mais les réformes mises en place peinent à convaincre, et quand bien même elle se révéleraient judicieuses, elles ne pouvaient produire leur effet en une année, dans une conjoncture mondiale quelque peu atone.
Pour ma part, je suis assez peu convaincu par la plupart des actions mises en œuvre. Pour réduire le chômage, il faut agir sur plusieurs volets : mettre en place un environnement économique favorable aux entreprises et mieux former les gens pour qu'ils soient créateurs de richesses dans ces entreprises.
Concernant l'environnement économique, le compte n'y est pas. François Hollande a toujours dit qu'il n'était pas favorable à la TVA sociale. C'était pourtant, il me semble, un excellent moyen de transférer des charges qui pèsent sur les salaires vers la consommation, et donc une grande partie des produits fabriqués à l'étranger. Une taxe donc, qui aurait porté aussi sur le salaire de l'ouvrier Roumain qui produit des Dacia et de l'ouvrier Chinois qui fabrique la plupart des produits que j'ai dans ma maison. Au lieu de ça, la pression fiscale en France s'est accentuée (difficile de faire autrement vu qu'il faudra bien à un moment rembourser l'énorme dette accumulée depuis 40 ans) et la machine économique s'enraye. Trop d’impôts tue l'impôt, et surtout la popularité du gouvernement. Vu que l’embellie tarde à se faire jour, le gouvernement aura bien du mal à jouer le deuxième temps du quinquennat de François Hollande, qui se voulait plus social.
Pour que la reprise se fasse, il faut aussi revaloriser l'image des entreprises et des entrepreneur dans ce pays. L'image "Lutte Ouvrière" des patrons face au prolétariat est encore bien tenace. Mais les choses ne sont pas si caricaturales. Les chefs d'entreprises cherchent - comme tout le monde - à gagner de l'argent, mais ce ne sont pas tous des monstres inhumain. Beaucoup font face aux mêmes difficultés que leurs employés, avec des difficultés pour boucler les fins de mois, pour se verser un salaire, pour payer les fournisseurs et rembourser les emprunts. Certains font même peser ce risque sur leurs familles puisque leurs biens personnels servent parfois de garantie pour les emprunts professionnels. Il faut inciter les gens à devenir entrepreneurs. Non plus en allégeant les procédures administratives - beaucoup de travail a été fait dans ce sens ces dernières années - mais en leur facilitant les choses, en baissant les charges, et en ne les accablant pas quand ils ont le bonheur de réussir. Pour le coup, ce dernier point n'est pas du ressort du gouvernement, mais de notre société toute entière. Je connais beaucoup de personnes parties à l'étranger - au Canada ou en Asie - qui n'ont pas eu de difficultés à monter leur entreprise et qui ont été super bien accueillis. Puisse notre pays pouvoir en faire de même, pour que les français qui veulent créer ne se sentent pas mieux hors de nos frontières pour le faire.
L'autre volet est une meilleure formation de notre population. Comme en témoigne l'enquête PISA (PISA 2012), le compte n'y est pas. Le niveau de nos élèves - comparativement aux autres pays, et non pas aux génération précédentes - a tendance à diminuer, et les inégalités s'accentuer. Le gouvernement tente de s'attaquer à ce chantier, complétement négligé - voire dénigré - par la droite, mais pas facile de faire évoluer le mammouth, qui a tendance à grogner dès qu'on lui brosse les poils. Autre chantier important, la formation tout au long de la vie, réclamée à force et à cri depuis des années, mais qui tarde toujours à se mettre en place. En France, c'est toujours votre formation initiale qui fait votre carrière, et à 40 ans, on est trop vieux pour faire une reconversion. A formation égale, c'est souvent le jeune, plus malléable, qui sera privilégié à l'embauche.
Bref, tout ça pour dire que le pari de François Hollande était presque perdu d'avance. Le chômage finira bien par retomber un peu, mais nous ne reviendrons pas au plein emploi tant que le terrain économique, éducatif et l'image de l'entreprise dans notre société ne se sera pas grandement amélioré. 2014 n'y suffira pas. Peut être pourra-on y arriver d'ici à 2020...
Commentaires
Tout est dans la conclusion. Le boulot ne se fera pas en six mois. Par exemple, tu cites l'éducation. Quand bien même on arriverait à faire la réforme miraculeuse pour la prochaine rentrée, les mômes n'arriveront dans le circuit professionnel que des années plus tard...
(Tu as une grosse coquille vers le début du billet, tu parles de retournement à la hausse du chômage comme pari de Hollande).
Merci Nicolas pour ton commentaire... Pour la coquille, je ne parle pas d'un retournement "à la hausse" mais "de la hausse". Soit une baisse... Mais c'est vrai que c'est un peu ambigu.
Beaucoup de personnes nous expliquent que toute crise a une fin... Cela dit, ça fait déjà pas mal d'années que ça dure et que ça empire !
Tout a fait d'accord avec toi sur l'esprit d'entrepreneuriat !
Difficile de dire que toute crise à une fin... Nous sommes u pays prospère, qui a déjà subit pas mal de crises et en subira encore. Cependant, si nous ne faisons pas évoluer notre modèle économique et notre façon de penser pour s'adapter à la concurrence mondialisée, la fin de crise risque de ne pas être pour bientôt.
Ce problème n'est pas seulement en France mais un petit partout dans l’Europe et dans le monde entier.La crise économique à frapper lourd ces années et je doute que ça va s'améliorer. Meme si plusieurs mesures en été prise et qu'on encourage la création d'entreprise, le chômage persiste hélas